Mitoyenneté : murs, clôtures, responsabilités du vendeur en Belgique

19/11/2025
La mitoyenneté est l’un des sujets les plus sensibles lors d’une transaction immobilière, en particulier lorsqu’il s’agit d’un bien ancien ou nécessitant des rénovations lourdes. Beaucoup d’acheteurs découvrent trop tard qu’un mur ou une clôture partagé(e) avec le voisin constitue en réalité une responsabilité juridique. Sur le marché belge, comprendre la mitoyenneté est indispensable pour éviter les conflits, prévoir les travaux et sécuriser la vente. Dans cet article, nous faisons le point sur ce qu’est réellement la mitoyenneté, comment elle se prouve, quelles sont les responsabilités du vendeur et quelles précautions prendre lors d’un achat.

Qu’est-ce qu’un mur mitoyen ?

Un mur mitoyen est un mur partagé entre deux propriétés contiguës. Juridiquement, il appartient aux deux voisins, chacun pour moitié. Cela concerne principalement :
  • les murs séparant deux habitations mitoyennes ;
  • les murs situés en limite de propriété ;
  • certaines clôtures ou haies considérées comme « séparatives » ;
  • les murs construits par un propriétaire mais utilisés comme séparation.
En Belgique, la mitoyenneté repose autant sur les faits que sur les titres. Cela signifie qu’un mur peut être considéré mitoyen même si aucun acte notarié ne le mentionne, dès lors qu’il sert de séparation entre deux propriétés depuis longtemps.

Comment prouver la mitoyenneté ?

Lors d’une vente, l’acheteur cherche logiquement à connaître l’étendue des responsabilités associées aux murs existants. La mitoyenneté peut être établie par plusieurs éléments :

1. Les titres de propriété

Les actes notariés peuvent indiquer explicitement si un mur est mitoyen, privatif ou en limite séparative. Cette mention fait foi, mais elle peut être absente dans les biens anciens.

2. La présomption de mitoyenneté

Si aucune indication n’existe, la loi belge applique une présomption : un mur séparant deux propriétés bâties est généralement présumé mitoyen. Cette présomption ne vaut pas si un propriétaire apporte la preuve contraire.

3. Les indices matériels

Ils permettent souvent de trancher :
  • mur situé exactement à la limite de propriété ;
  • toiture reposant sur le mur des deux côtés ;
  • gouttière ou corniche indiquant la propriété ;
  • fondations visibles en limite séparative.
Un expert peut être mandaté pour vérifier la position, l’épaisseur, la structure et la fonction du mur.

Mitoyenneté et clôtures : comment ça fonctionne ?

La mitoyenneté ne concerne pas uniquement les murs : elle peut également s’appliquer aux clôtures, haies, grillages et même certains murets.

Clôture mitoyenne

Elle appartient aux deux voisins. Les coûts de réparation, de remplacement ou d’entretien sont partagés, sauf accord différent.

Clôture privative

Elle appartient à un seul propriétaire, en général celui qui l’a installée entièrement sur son terrain.

Haies mitoyennes

Une haie plantée sur la ligne séparative est réputée mitoyenne. Chaque voisin doit l’entretenir du côté qui lui appartient. En cas de doute, un géomètre peut être sollicité pour délimiter précisément la limite cadastrale.

Quelles sont les responsabilités du vendeur concernant la mitoyenneté ?

Lors de la vente d’une maison mitoyenne ou d’un terrain bordé par un mur ou une clôture, le vendeur belge a des obligations précises. Il doit :

1. Fournir une information correcte à l’acheteur

Le vendeur doit indiquer clairement :
  • si un mur ou une clôture est mitoyen ;
  • si un mur servait de support pour sa toiture ;
  • si une servitude existe (accès, appui, égout, etc.) ;
  • si des accords ont été pris avec le voisin (entretien, travaux, reconstruction).
En Belgique, l’obligation d’information du vendeur peut engager sa responsabilité en cas d’omission volontaire ou de fausse déclaration.

2. Mentionner les accords éventuels

Si un arrangement existe avec le voisin sur l’entretien ou sur les droits d’usage du mur, il doit être communiqué. Sans cela, l’acheteur achète un bien avec des obligations potentiellement cachées.

3. Répondre des défauts cachés

Un mur mitoyen en mauvais état, fissuré ou dangereux constitue un vice potentiel. Le vendeur peut être tenu responsable s’il en avait connaissance.

Mitoyenneté : qui paie quoi ?

Lorsqu’un mur est mitoyen :
  • Les frais d’entretien et de réparation se partagent entre voisins, sauf si l’un est seul responsable du dommage.
  • Les travaux décidés par un seul voisin sont à sa charge, sauf si l’autre y consent.
  • La surélévation d’un mur mitoyen est possible, mais celui qui surélève doit l’assumer financièrement.
Un voisin peut également acquérir la mitoyenneté d’un mur privatif existant en indemnisant son voisin, mais cela doit être acté devant notaire.

Achat d’un bien : que vérifier concernant la mitoyenneté ?

Lors d’un achat, certaines vérifications préalables permettent d’éviter les mauvaises surprises :
  • demander au vendeur les plans, actes et attestations disponibles ;
  • faire examiner les murs par un expert si des fissures sont visibles ;
  • confirmer la limite de propriété auprès d’un géomètre ;
  • demander l’historique des travaux réalisés sur les murs ou clôtures ;
  • vérifier si une servitude existe (accès, passage, appui, écoulement d’eau) ;
  • analyser les éventuels litiges passés avec le voisinage.
Ces éléments doivent être identifiés avant la signature du compromis pour éviter des frais non anticipés.

Mitoyenneté et rénovation : les règles à respecter

Lors d’une rénovation impliquant un mur mitoyen, plusieurs obligations légales existent :
  • prévenir le voisin avant d’entamer les travaux ;
  • veiller à ne pas endommager la propriété voisine ;
  • assurer une bonne étanchéité et stabilité du mur ;
  • ne pas s'appuyer sur un mur privatif sans autorisation.
Dans le cadre d’un bien ancien (commun sur Maisons Moches), les murs mitoyens peuvent comporter de nombreuses fragilités invisibles à l’œil nu. Une expertise préalable est donc fortement recommandée.

Conclusion : la mitoyenneté, un point clé lors de l’achat ou de la vente

Comprendre la mitoyenneté n’est pas seulement une question juridique : c’est une manière d’éviter les litiges, de sécuriser son achat et de planifier les travaux correctement. Pour un vendeur, bien informer l’acheteur est indispensable. Pour un acheteur, vérifier la nature des murs et clôtures est une étape essentielle avant de s’engager. Dans un marché où de nombreuses maisons anciennes nécessitent rénovation, la mitoyenneté devient un sujet central. Un accompagnement par un expert ou un géomètre peut faire toute la différence lors d’une transaction. Votre maison mitoyenne pose problème ? Chez Maisons Moches, on rachète votre bien rapidement, même avec des murs ou clôtures compliqués. Demandez votre offre de rachat gratuite et sans engagement.

Questions fréquentes sur la mitoyenneté en Belgique

Un mur est-il automatiquement mitoyen en Belgique ?

Un mur situé sur la limite séparative entre deux propriétés est généralement présumé mitoyen, sauf preuve contraire ou mention spécifique dans un acte notarié.

Qui doit payer les réparations d’un mur mitoyen ?

Les deux voisins partagent les frais d’entretien et de réparation, sauf si l’un est responsable du dommage ou si un accord prévoit une autre répartition.

Le vendeur doit-il informer l’acheteur de l’état d’un mur mitoyen ?

Oui. Le vendeur a l’obligation de communiquer toute information pertinente concernant les murs, clôtures et servitudes, sous peine d’engager sa responsabilité.

Une haie peut-elle être considérée mitoyenne ?

Oui. Une haie plantée sur la limite séparative est présumée mitoyenne. Chaque voisin doit entretenir son côté.

Peut-on surélever un mur mitoyen ?

La surélévation est autorisée, mais elle doit être financée par le voisin qui en prend l’initiative. Le mur restant, lui, demeure mitoyen.